Colostrum vache : importance et rôle dans la santé du veau

Colostrum : son importance et son rôle dans la santé du veau

Parce que voir la vie en rose ne suffit pas…

Les besoins du veau à la naissance

A la naissance, un des premiers réflexes à adopter est de s’assurer de la prise colostrale du veau. Ce dernier ne possède à ce moment-là pas d’immunité prénatale et que peu de réserves énergétiques. Il est donc impératif pour sa survie qu’il reçoive une source d’anticorps et d’énergie, le meilleur moyen étant de boire le colostrum maternel.

Le colostrum est défini comme étant un mélange de sécrétions lactées et de constituants du sérum sanguin qui s’accumulent dans la glande mammaire pendant la période sèche et qui peut être récolté immédiatement avant ou après la parturition.

Dans la réglementation, c’est un produit de la traite des six premiers jours suivant le vêlage « considéré comme lait impropre à la consommation humaine » et non commercialisable les dix premiers jours après vêlage.

Quelle est la composition et le rôle du colostrum ?

Ce colostrum est un concentré d’énergie, de vitamines et de protéines, dont les quantités sont respectivement trois, dix et quatre fois plus élevées que dans le lait. Il contient également des oligo-éléments, des hormones et des facteurs de croissance.

D’un point de vue nutritionnel, chaque élément à son rôle dont notamment :

  • Les lipides et glucides : pour la production d’énergie,
  • Les protéines : pour le fonctionnement métabolique, nouvelles synthèses protéiques,
  • Les minéraux et vitamines : pour la croissance et la résistance aux infections.

Plus généralement, le colostrum a une fonction laxative favorisant l’évacuation du méconium, et joue un rôle dans le début de la mise en place du système digestif. Mais un de ses rôles les plus importants est le transfert de l’immunité au veau.

Légende : comparaison des compositions du lait et du colostrum

Composition du Colostrum

Composition du Lait

Qu’est-ce que le concept de l’immunité passive/active ?

Comme défini plus haut, le veau ne possède pas d’immunité prénatale à la naissance. Ainsi, lors de la buvée du colostrum il acquière ce que l’on appelle une immunité passive qui lui permet de se protéger jusqu’à acquérir sa propre immunité : l’immunité active.

Il existe lors de l’acquisition de cette dernière une fenêtre de susceptibilité, aussi appelée « trou immunitaire », située vers 3 à 4 semaines de vie chez le veau . Cette fenêtre est variable suivant la prise colostrale du veau, le veau en lui-même et les conditions de l’élevage.

S. Sandra, 2012. Succédanés du colostrum et transfert d’immunité passive chez le veau nouveau-né. Besser TE and CC Gay, 1993. Colostral transfer of immunoglobulins to the calf. Vet Ann, 33: 53-6

Quelle est l’importance du colostrum pour le veau ?

La prise du colostrum doit être rapide afin que l’immunité passive soit la plus efficace possible et que le veau soit protégé au plus vite. Mais c’est avant tout parce que la perméabilité des intestins est réduite au fil des heures : 12h après la naissance les intestins ne laissent passer plus que 50% des anticorps absorbables, et plus rien au-delà de 24h.

L’importance de la prise de colostrum est donc immédiate mais elle est également retardée. En effet, en élevage laitier comme en élevage allaitant elle aura un impact sur la morbidité et la croissance, et sur la mortalité jusqu’à 6 mois en élevage laitier.

Quelle est la différence entre le colostrum laitier & allaitant ?

Ces effets retardés sont également liés à la quantité de colostrum ingéré dont la composition peut varier d’une vache à l’autre. Il est recommandé que le taux d’immunoglobulines (IgG) apporté au veau soit de minimum 200g d’IgG lors de la prise colostrale. Le colostrum d’une vache laitière apporte 40 à 50g d’IgG par litre de colostrum tandis qu’une vache allaitante en apporte environ 100g par litre. Ainsi, avec seulement 2 L de colostrum un veau allaitant atteint le minimum d’IgG requis, tandis qu’un veau laitier devra en boire au moins 4 L. Mais qu’en est-il de l’énergie apportée par le colostrum et des besoins du veau ? Dans la littérature scientifique il existe des données sur l’apport en énergie du colostrum laitier mais rien sur le colostrum allaitant. C’est pourquoi Vétalis et l’ENVT ont mené une étude sur 23 vaches de races Charolaise afin d’en analyser le taux de sucres, de matières grasses, de protéines et d’IgG.

Valeur nutritionnelle du colostrum bovin : étude terrain en race Charolaise. Poster SNGTV 2017 Kehoe et al, 2007. Journal of Dairy Science. Vol. 90, n° 9, pp. 4108 4116

Pour un veau de 45 kg, vêlage à 15°C (température de neutralité thermique), les besoins en énergie sont de 1494 kcal selon la NRC (2001). Considérant un vêlage à 5°C, 1138 kcal de plus seront nécessaires au veau, soit 2632 kcal au total. En considérant qu’un veau allaitant ait absorbé 100% des 2 L de colostrum bus le premier jour, c’est-à-dire dans le meilleur des cas, celui-ci lui fournira 2253 kcal. Par conséquent, en considérant les conditions rudes dans lesquelles se font les naissances en hiver, le fait que le colostrum naturel compense à peine les besoins minimums du veau, et les objectifs de GMQ de plus en plus élevés, le risque de déficit énergétique chez le veau allaitant est considérable et ne doit surtout pas être négligé.

Quels sont les besoins spécifiques des veaux allaitants ?

Le ColostrumPlus Allaitant a été lancé afin de prévenir ce déficit énergétique en élevage allaitant. Se présentant sous la forme d’un sachet de poudre de 300g, le produit apporte 1700 kcal et contient les éléments suivants :

– Matières grasses (43,9%), Sucres (32,6%) et Protéines (9,4%), soit de l’énergie métabolisable,

– Vitamine C naturelle qui sert de booster énergétique,

– Et des substances aromatiques comme facteurs d’appétence

De plus, pour l’immunité et l’intégrité intestinale, il contient des levures, des pré et probiotiques ainsi que du colostrum. Les levures, de type Saccharomyces cerevisiae hydrolysées, favorisent le renouvellement des entérocytes, c’est-à-dire les cellules jouant un rôle dans l’absorption des lipides (matières grasses). Les pré et probiotiques vont eux favoriser la colonisation du tube digestif, tandis que le colostrum contribue au développement du système immunitaire.

En cas de situation d’urgence, c’est-à-dire de césarienne ou de décès de la mère, il existe le ColostrumPlus Pâte, disponible en injecteurs de 60 ml, qui permet d’agir rapidement. Il détient plusieurs atouts complémentaires au ColostrumPlus Allaitant Poudre dont de forts anti-oxydants (impact positif sur la myopathie dyspnée), des oligo-éléments essentiels très biodisponibles et un pool vitaminique complet agissant positivement sur le cortex cérébral, le métabolisme et la croissance. Tout comme le ColostrumPlus Allaitant Poudre, le produit pâteux contient des matières grasses, des sucres, des protéines ainsi que de la vitamine C et des substances aromatiques, le tout apportant 400 kcal par injecteur de 60 ml.