Tarissement vache laitière : comment gérer cette période ?

Comment gérer le tarissement des vaches laitières ?

La gestion de la période de tarissement, où la traite de la femelle laitière est interrompue, est capitale pour la performance zootechnique de l’élevage : il s’agit d’une phase de repos pour la mamelle, la lactation reprendra ensuite dès la naissance du veau. Bien qu’étant une phase non productive, une mauvaise gestion peut avoir de forts impacts sur la future mise bas et la future lactation.

Quels sont les impacts d'un tarissement non adapté ?

Sur les veaux

Le taux de mortalité des veaux s’élève à 7.8% au Royaume-Uni (Eesslemont et Kossaibati, 1996), entre 9.4 et 13.1% aux Etats-Unis (Losinger et Heinrichs, 1997 ; Moore et al., 2002), à 6.3% au Japon (Agricultural Mutual Relief Association of Hokkaido, 2002) et entre 3.2 et 7.9% en France (Perrin et al., 2012). En effet, le veau est très sensible aux infections à la naissance puisqu’il naît dépourvu d’anticorps.

Son seul moyen pour développer une immunité protectrice est d’ingérer un colostrum de qualité, cela précocement et surtout en quantité suffisante. En effet, le taux d’absorption des anticorps via la barrière intestinale du veau diminue rapidement après la naissance pour se refermer complètement dans les 24 à 48 heures suivant la naissance (Serieys, 1993 ; Matte et al., 1982) : un apport précoce est indispensable. Les performances zootechniques peuvent aussi être affectées par un mauvais transfert d’immunité passif : la croissance des veaux peut être diminuée et des taux de mortalité importants chez les veaux peuvent être observés.

Sur les mères

Quant à la santé de la mère, si le tarissement est la période la plus favorable à la guérison des infections subcliniques, c’est aussi la période où la mamelle est la plus sensible aux infections (Eberhart, 1986). Le vêlage est une étape sensible, où se développent parfois des complications type non délivrances, métrites…

Quelle est l'importance des oligo-éléments et des vitamines lors du tarissement ?

Lors du tarissement, phase où le développement du fœtus s’accentue, on observe chez la mère de nombreuses déviations métaboliques des oligo-éléments et des vitamines (déviation vers le foetus in utéro directement, pertes dans les annexes placentaires, démarrage de  lactation etc..)

La supplémentation en oligo-éléments et vitamines s’avère indispensable dans la période de préparation au vêlage avec trois objectifs :

  • Compenser les pertes
  • Booster le système immunitaire de la mère et prévenir ainsi les pathologies autour du vêlage (non-délivrances, métrites)
  • Améliorer la composition du colostrum pour optimiser la vitalité du veau à la naissance

     

     

     

    Plus en détails, de nombreuses recherches ont porté sur leur action directe (sélénium, vitamine E), ou indirecte (zinc, cuivre, manganèse, béta carotène), sur l’amélioration du transfert de l’immunité de la mère au veau. Par exemple, le sélénium et la vitamine E ont un rôle complémentaire dans la diminution du stress oxydatif et le renforcement du système immunitaire. Ainsi, le sélénium augmente la production d’anticorps et améliore la prolifération lymphocytaire (Spears, 2000 ; Panousis et al., 2001). Le zinc, le cuivre, le manganèse et le béta carotène agissent également comme antioxydants (Weiss, 2004).

    Il apparaît ainsi clair que l’apport en oligo-éléments et vitamines chez la mère va booster son propre système immunitaire.

    L’efficacité des vaccinations prénatales s’en verra renforcée grâce à cette stimulation de l’immunité maternelle.

    D’un point de vue clinique, chez la mère, de nombreuses études ont mis en évidence l’effet positif d’une supplémentation en sélénium et/ou vitamine E sur la prévention des rétentions placentaires chez la vache laitière (Pont, 2011). Le sélénium réduirait l’incidence des métrites, et provoquerait une involution plus rapide de l’utérus chez les vaches ayant une métrite (Cote, 2005).

    La qualité de la lactation future peut elle aussi s’avérer altérée (comptages cellulaires élevés) lors d’une immunité déficiente.

     

    Une étude (Weiss et al, 1991) a ainsi montré une corrélation positive entre les comptages cellulaires et les concentrations plasmatiques moyennes des laitières.

     

    Physiologiquement, l’organisme voit ses concentrations sanguines en vitamine E diminuer autour du vêlage, comme le montre l’étude (ci-contre), où ont été représentées les valeurs moyennes de 270 vaches de 9 troupeaux (Weiss et al 1990). Cette baisse est normale, cela même si les animaux reçoivent des apports classiques dans les élevages laitiers (Stowe et al, 1988; Weiss et al, 1990b). Nous imaginons ici toute l’importance de renforcer les apports avant le vêlage afin de limiter les baisses physiologiques.

    D’autre part, des expérimentations ont été menées en apportant spécifiquement de la vitamine E à la fois 10 et 5 jours avant vêlage. Cet apport a montré (graphique ci-contre) des améliorations dans les mortalités de bactéries grâce aux neutrophiles circulants (Hogan et al, 1992).

    Pour synthétiser, une bonne alimentation de la mère, riche en oligo-éléments et vitamines contribuera à :

    • garantir un repos de la mamelle et à réduire le risque de mammites
    • renforcer la croissance et le développement du veau
    • optimiser la transmission des anticorps de la mère au veau par le colostrum dès la naissance
    • diminuer les risques de pathologies post-partum chez la mère (non-délivrance, métrites…)

    Il sera important d’utiliser des compléments à action prolongée, couvrant la période de tarissement précédent le vêlage mais aussi couvrant le début de lactation, où l’export des oligo-éléments et vitamines vers la mamelle est accentué.

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